Henri Lopes - Continents noirs (sitios de interés)

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photo J Sassier 

Je suis né à Léopoldville, (redevenue, depuis lors, Kinshasa) sous la colonisation, quelques années avant la seconde guerre mondiale (1937), dans une famille métisse. Pourtant, c'est de l'autre rive, le Congo-Brazzaville, que je suis citoyen.

Ce sont vraisemblablement ces croisements et ces mélanges qui m'ont conduit un jour à l'Unesco, la plus grande usine à métisser du monde ; j'y ai passé plus de dix-sept ans.

On à voulu lire le reste de ma vie en suivant l'itinéraire d'Andélé, le narrateur de mon Chercheur d'Afriques. C'est déprécier un romancier que de réduire ses œuvres de fiction à une autobiographie mais en même temps, méfiez-vous de mes démentis ; je suis un grand menteur ! Car sans mensonge, pas de vrai roman, pas de réalité dans le roman. A condition bien sûr, comme dit Aragon, de savoir "mentir-vrai".

J'ai passé mon enfance au bord de l'eau. D'abord sur chacune des rives du fleuve Congo, puis sur celles de l'Oubangui pour aboutir, quelques années après la deuxième guerre mondiale, sur les bords de la Loire. A part l'enseignement de mon professeur de philosophie (Michel Verret, mon maître réel), j'y ai appris quelques rudiments de latin, pour mieux comprendre le lingala (l'une de mes deux langues maternelles ; l'autre étant le français), et quelques formules toutes faites en vue des examens. J'y ai surtout appris deux choses importantes : jouer au football et manier l'argot avec dextérité. C'est là, et non en Afrique, que j'ai pris conscience de ma négritude et que j'ai noué des amitiés essentielles. Elles m'ont définitivement vacciné contre le racisme et toutes autres formes de préjugés. Sans la rejeter, j'ai dépassé ma négritude.

C'est sur fond de guerre d'Algérie que j'ai poursuivi mes études à Paris. J'y ai fait mes universités autant dans la vénérable Sorbonne que dans les réunions clandestines pour une Afrique indépendante. Rêveurs nous la voulions unie ; les années nous ont fait découvrir les tragédies de l'Histoire.

J'avais vingt trois ans lorsque Malraux, représentant de Gaulle, se rendit à Brazzaville y proclamer l'Indépendance. En vacances, j'étais ce jour là dans la ville mais, irrespectueux, je boycottais la cérémonie. Cinq ans après, je rentrais au pays pour y exercer le métier de professeur, avant de me laisser divertir par les mirages de la politique. J'ai fait le tour de presque tous les postes du gouvernement, y compris celui de Premier Ministre avant de m'apercevoir que je n'étais pas un animal politique. Je demeure un observateur assidu de la vie publique, voire un acteur, mais hors des appareils, dont je me suis détaché en 1980. Même actuellement, dans mon poste d'ambassadeur, je veille à me tenir à distance des partis et à me prémunir contre leur langue de bois. 

Dans un moment de faiblesse, voilà que je me livre. A quoi bon ? Ces pans d'une vie banale ne vous fourniront pas les clés de mon imaginaire. 

Je voudrais mes romans plus intéressants que moi, plus riches et plus enrichissants que ma vie.

Si j'ai commis quelques poèmes aux temps des études en Europe, c'est en Afrique que j'ai publié mon premier ouvrage : un recueil de nouvelles, Tribaliques (1971), qui me valut l'indulgence du jury du Grand prix de la littérature d'Afrique noire (1972).

J'ai depuis lors publié sept romans. Deux aux éditions Clé de Yaoundé (La nouvelle romance et Sans tam-tam), que personne ne connaît en France, un aux éditions Présence Africaine (Le pleurer-rire, 1982) et quatre aux éditions du Seuil (Le chercheur d'Afriques en 1990, Sur l'autre rive en 1992 et Le lys et le flamboyant en 1997). Chacun d'eux a été traduit dans quelques langues d'Europe et d'Amérique. 

Généreuse, l'Académie française m'a offert un beau cadeau en 1993 : le Grand Prix de la Francophonie, pour l'ensemble de mon œuvre. Le méritais-je ? Immodeste, je m'en suis emparé.

Il n'a pas été facile de mener ma double vie : d'une part dans le métier d'écrivain et d'autre part, hier, dans la profession de fonctionnaire international puis, aujourd'hui, dans celle d'ambassadeur. Têtu, j'ai persisté mais, l'horizon se rapprochant, je me consacre de plus en plus à mon métier, celui d'écrivain.

 
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